Mes pas m’ont menée cette fois-ci vers le quartier Arts et métiers-Beaubourg et plus particulièrement vers la rue Chapon, dans le 3e arrondissement, connue, entre autres, pour ses galeries, assez jeunes, qui s’égrainent de parts et d’autres de la rue Beaubourg.
L’offre est pléthorique et diverse, chacun pourra y trouver son bonheur (peinture, installations, photographie, sculpture, édition…) mais toutefois principalement dans le domaine de la création contemporaine, émergente et/ou établie.
Parmi la douzaine de maisons ayant pignon sur cette rue, j’ai sélectionné quatre d’entre-elles par goût, par hasard heureux mais aussi soyons honnête par temps :
Mon (gros) coup de ❤ : Mireille Blanc à la Galerie Anne-Sarah Benichou, 45 rue Chapon
Mireille Blanc joue avec les repères de celui ou celle qui se plonge dans sa peinture. Travaillant à partir de photos, elle sélectionne un détail, un motif, une forme qu’elle agrandit, recadre jusqu’à en perdre l’objet d’origine. Sa matière riche et épaisse renforce la difficulté à reconnaitre ce que l’on observe. Une certaine forme d’étrangeté en résulte, très subtile, sans angoisse mais assez étonnement agréable.
Pour mieux comprendre sa démarche : https://www.arte.tv/fr/videos/085905-004-A/mireille-blanc/
Ma valeur sûre : Galerie Virginie Louvet, 48 rue Chapon
La galerie Virginie Louvet a ouvert ses portes en 2012, et depuis défend une impeccable sélection d’artistes, émergents ou bien établis en favorisant des productions tournant généralement autours du temps, de la perception de l’architecture, du paysage. J’y avais découvert le travail tout en force et délicatesse de l’artiste japonais Yasuaki Onishi qui, investisant l’intégralité de l’espace avec son installation « Reverse of volume », constituée d’une bâche en polyétylène et de colle noire, m’avait poussée à suivre de plus près la programmation de la galerie.
Aujourd’hui, c’est le travail de Quentin Derouet que l’on y découvre, son approche de la matière naturelle, la rose, qui devient médium. Un medium particulier, mouvant, éphémère, qui en appelle au temps pour fixer définitivement le geste de l’artiste dans lequel on peut déceler les maîtres de l’abstraction lyrique, Zao Wou Ki, Pollock, Hartung…
A voir jusqu’au 13 février.
L’incontournable : « Absolutely Baxter« , Galerie Isabelle Gounod, 13 rue Chapon
Un peu d’humour en ces temps compliqués ne fait pas de mal, au contraire !
Je vous invite donc à aller déguster, telle une friandise, les bons mots savoureux de l’artiste britannique Glen Baxter, qui pour le coup, est loin d’être un petit nouveau dans le sérail. Il expose dans le monde entier, est présent dans de prestigieuses collections telles que celles de la Tate, de la New York Public Library ou du Centre Pompidou. Il a par ailleurs collaboré avec les très exigeantes revues The New Yorker ou Vanity Fair.
On reconnaît facilement ce qui est devenu la signature de Baxter : un dessin à la ligne claire, coloré au crayon et associé à un texte court, décalé, percutant, concernant. Le rapport texte-image semble avoir toujours été une évidence pour cet artiste qui comme nous le rappelle le communiqué de presse de la galerie, « après une formation à l’école d’art de Leeds […] comprend qu’il est davantage attiré par la poésie que par la peinture abstraite »
A découvrir donc sans modération jusqu’au 07 février.
=> N’hésitez pas non plus à pousser la porte de la Galerie Papillon, voisine de palier d’Isabelle Gounod qui expose actuellement le dessin explosif de Frédérick Loutz (jusqu’au 27 février)
=> Vous pourrez aussi musarder chez Galerie ALB (n°47), chez Semiose (n°54 – attention cet espace n’est ouvert que sur rdv – pour découvrir leurs expositions rendez-vous au n°44 de la rue Quincampoix avec en ce moment une très belle présentation du travail de Laurent Le Deunff), chez Galerie Maïa Muller (n°19) ou encore à la Galerie Christophe Gaillard (n°5)
=> Et enfin, petit détour toujours sympa à faire en sortant : Passage des Gravilliers dans lequel vous pourrez visiter la galerie Christian Berst, référence dans le domaine de l’art brut contemporain.
(Photos : L’oeil et le bon)